TROUVER SA VOIE DANS L’ARTISANAT
“J’ai fait ma reconversion en 2020, après une petite crise de la trentaine. J’étais dans le marketing digital, j’ai travaillé dans de grandes boites, et aussi aux États-Unis en freelance, mais ça manquait de concret. Je voulais être active, pas assise derrière un ordinateur, mais pleinement impliquée dans une tâche, l’aspect créatif m’a poussée aussi. L’amour de la matière est venu après. Au début ce n’était pas évident de rentrer en contact avec des artisans, mais grâce à des amis j’ai pu m’intégrer à ICI Marseille, d’abord par des stages, puis en tant que résidente. Ce lieu m’a émerveillée : pouvoir observer tous ces savoir-faire, c’est fascinant. Puis ICI Marseille est énorme, c’est quand même 3000 m2. C’est impressionnant. Je ne connaissais pas du tout les tiers-lieux artisanaux, mais c’est un réseau bénéficiaire pour tout le monde. En arrivant sur place, j’ai rapidement eu le pied à l’étriller. Aujourd’hui je gagne majoritairement ma vie en faisant de l’agencement, mais j’ai l’espoir d’orienter mon travail vers des objets du quotidien et du mobilier pour les repenser avec une certaine esthétique, avec des courbes..”
UN RÉSEAU D’ENTRAIDE ET DE PARTAGE
“C’est un espace de coworking pour les artisans ouvert h24, donc il y a du monde tout le temps. L’ambiance est très cool, je m’y suis fait de bons amis. Avec tous ces gens différents et leur expertise, qui travaillent au même endroit, il y a toujours quelqu’un pour te donner un bon conseil. Et personne n’attend rien en retour. C’est ça qui fait la différence. Puis je peux toucher à d’autres savoir-faire, ça me donne envie d’en apprendre plus, sur le métal, par exemple. ICI Marseille a été d’une aide énorme pour moi. C’est une chance de commencer au sein d’une communauté d’artisans comme ça. Je n’ai jamais ressenti de concurrence, les gens sont bienveillants et ouvert à l’entraide. Forcément quand on débute, on est plein de doutes, mais toutes ces personnes à qui demander de l’aide, c’est très rassurant. J’ai pu avoir un certain réseau de clientèle grâce à eux.”
CLARA CLAMENS, UNE ARTISANE ENGAGÉE
“J’essaie au maximum de récupérer les chutes de bois massif des ateliers. Parfois je réutilise des chutes de chutes. Même si parfois j’achète du bois, je l’utilise au max. J’essaie de travailler des bois plus endémiques, locaux. Je vais acheter le bois au plus proche. Si j’ai des chutes c’est génial, si j’en est pas, alors au moins, c’est du local. J’essaie d’avoir une traçabilité. Ca me parait évident qu’il est nécessaire d’avoir une conscience environnementale. Donc j’essaie d’orienter les clients vers des choses plus naturelles, meilleures pour l’environnement, comme pour la santé. Ils sont prêts, d’ailleurs, quitte à payer plus cher, à aller vers des matériaux responsables, plus conscients et raisonnés.”
LA PASSION DU BOIS
“Le bois c’est assez complexe, c’est naturel, vivant. Au delà de le travailler, il faut connaitre toutes les essences. Il y a une science du bois, je trouve que c’est une matière magnifique. Je suis fascinée par toutes ses couleurs, son veinages, ses rainures, par tout ce qu’il y a apprendre sur ce matériau. J’apprends et je m’émerveille perpétuellement. Le bois me permet d’aller vers la nature, de me rapprocher de l’intuition et de l’émotion. J’ai besoin de ressentir le bois, alors je continue de le travailler à la scie à ruban, même si personne ne comprend pourquoi je n’utilise pas la fraiseuse à commande numérique, pour gagner du temps. C’est pourtant simple : j’ai besoin de toucher la matière avec mes mains. Quand je fais de l’agencement, tout est très carré, c’est droit, efficace. D’ailleurs, tout ce qu’il y a autour de nous est carré : l’écran de notre ordinateur, les fenêtres, tout! C’est pourquoi quand je crée, je souhaite ma rapprocher des formes rondes, plus naturelles. Le carré c’est pour gagner ma vie, et les courbes, pour le plaisir créatif.”
Retrouvez toutes les créations de Clara sur sa page Instagram et sur son site web.
