Margot-Colette Coubes a choisi ICI Marseille pour faire grandir son affaire. Après avoir déjà tenté d’investir dans l’équipement de son propre parc machines, elle a réalisé que l’option des ateliers partagés était la meilleure.
COMMENT ES-TU ARRIVÉE À L’ÉBÉNISTERIE?
“Je ne savais pas trop ce que je voulais faire, je ne pensais pas m’orienter vers l’ébénisterie, je suis d’abord allée en design produit, un peu par hasard. Ensuite, j’ai étudié l’Histoire de l’art, là je me suis prise de passion pour l’Histoire du mobilier du 20e. J’ai alors décidé de faire un DMA à Boulle en restauration de meuble, ce qui m’a ouvert l’univers de l’ébénisterie. Apprendre un métier concret me plaisait. Après mes études, j’ai fait des stages et en parallèle je me suis mise à mon compte. À 25 ans, j’étais auto-entrepreneuse à Paris. J’ai fini par déménager à Arles, où, avec mon compagnon, j’ai ouvert mon atelier en restauration de meubles, ébénisterie et agencement. Au début je disais oui à tout, je faisais surtout des chantiers d’agencement. J’ai même accepté de repeindre les volets d’une maison… Mon compagnon et moi ne voulions plus les mêmes choses, je voulais créer et designer.”
POURQUOI AS-TU CHOISI ICI MARSEILLE?
“Après une rupture aussi bien sur le plan personnel que professionnel, j’ai souhaité me recentrer sur ce que je voulais réellement faire, moi, à savoir exclusivement de la restauration de meubles et de la création de petits objets. Je voulais déménager à Marseille et trouver un atelier. Je ne voulais pas reprendre un grand local et acheter les machines, donc je me suis tournée vers les ateliers partagés. C’est plus intéressant pour moi financièrement et au niveau de l’environnement. Il y avait bien l’atelier Share-Wood, mais j’ai choisi ICI Marseille qui me correspondait mieux. Là-bas c’est très bois, alors qu’ici, il y a plein de corps de métiers différents. Je peux facilement collaborer avec le métal et la tapisserie. Je me retrouve beaucoup plus dans un lieu comme ça, c’est bien plus vivant et bien moins aseptisé. Lors de ma première visite, j’ai été impressionnée : le lieu est une grosse machine. C’est super d’être dans un endroit avec autant de moyens. Je m’engageais depuis 5 ans dans des prêts de dingue pour tenter d’avoir un parc machine comme celui-là. À ICI Marseille, j’ai eu la possibilité de faire tous les projets que je voulais. En plus, je peux prendre de très gros chantiers et demander à d’autres résidents de travailler avec moi.”
COMMENT EST LA VIE À ICI MARSEILLE?
“Niveau collaboration, je travaille régulièrement avec deux menuisiers, Vincent Frété et David Chuillet, ce qui me permet d’accepter des chantiers que je ne pourrais pas faire seule autrement. Dès mon arrivée à ICI Marseille, il y a 6 mois, j’ai rencontré Nicolas Deschaux, charpentier, car j’avais besoin de restaurer une pièce pour un meuble. On a bien matché, et aujourd’hui on partage un privatif ensemble. Je n’ai pas d’associé attitré, je suis assez solitaire, mais savoir que je peux compter sur tous ces gens et leurs savoir-faire, c’est top. Ce schéma, c’était le mieux qu’il pouvait m’arriver, financièrement ou dans la manière de travailler. Être dans un atelier partagé comme ça, c’est une liberté, je peux m’absenter sur un chantier aussi longtemps que je veux, l’atelier continuera de rouler. Je sais que si un jour je veux grossir, je peux le faire ici, je peux prendre un privatif supplémentaire. C’est un métier où l’on peut vite être tout seul et devenir un ermite. Ici, l’ambiance est trop cool, grâce au container, je peux être isolée autant qu’avec les autres, je peux choisir. En plus, je ne connaissais pas Marseille, à Arles j’avais mis du temps à trouver les bons fournisseurs et quincaillers. Là, tous les fournisseurs connaissent ICI Marseille, et les résidents connaissent tous les fournisseurs, donc on arrive clés en main. Il y a plein de solutions, on n’est pas tout seul, pour les déchets ou autres…”
COMMENT DÉCRIRAIS-TU TON TRAVAIL?
“Ce qui me plait dans la restauration de meubles, c’est l’éthique, ne pas jeter, réutiliser au maximum. Sans compter que ce sont souvent des mobiliers auxquels les propriétaires attachent une valeur sentimentale forte. Je contribue à maintenir un souvenir, un lien avec le temps passé. Je travaille aussi beaucoup avec la fondation LUMA à Arles, ville avec laquelle j’ai encore un réseau important. Cette fondation gère un musée et plusieurs restaurants, dont les mobiliers sont chinés, je trouve donc énormément de choses à restaurer là-bas.”
Retrouvez tout le travail de Margot-Colette Coubes sur sa page Instagram et sur son site web.