QUELLE VOIE POUR RÉUSSIR SA RECONVERSION PROFESSIONNELLE ?
Le vérité c’est qu’il n’existe pas de chemin tout tracé. Entre apprentissage en autodidacte ou formation certifiante, il n’y a pas qu’une seule et même façon de s’orienter vers les métiers de l’artisanat, et heureusement! Jean Duquesne et Harold François, sont l’un comme l’autre architectes de formation devenus ébénistes à ICI Wasquehal. Ils n’ont pas retrouvé dans leur ancienne activité professionnelle la promesse qui leur avait été faite. Malgré deux parcours qui semblent similaires, ils n’ont pas du tout abordé la reconversion de la même façon. Ils nous ont partagé leur expérience et leur démarche.
“Ce qui m’attirait en devenant architecte c’était la pluridisciplinarité, mais je ne retrouvais pas cet aspect en restant coincé à l’agence. En deux ans en agence d’architecte, je n’ai jamais vu un chantier. J’avais une telle frustration créative que j’ai fini par faire un burnout, donc j’ai tout arrêté.”
“Entre le premier plan et la finalité d’un projet, il fallait parfois attendre deux ans. Les contraintes administratives étaient démesurées. J’avais besoin de me sentir libre dans la création, d’être moins bridé. Je voulais retrouver une autonomie. J’ai choisi l’ébénisterie parce qu’on peut soigner les détails sans que ça prenne trop de temps, c’est plus à l’échelle de l’architecture d’intérieur. Je ne dépends de personne, c’est beaucoup moins contraignant en terme de faisabilité des projets.”
SUIVRE UNE FORMATION
Jean a confirmé son désir de s’orienter vers l’ébénisterie grâce à un stage chez Victor Vergne à Roubaix. Il y a fait l’expérience des ateliers partagés qui lui a énormément plu. Il a alors fait une école d’ébénisterie à Avignon, où il a rencontré d’anciens élèves devenus résidents à ICI Marseille. En sortant de l’école, il n’avait pas l’assurance de se lancer seul en auto-entreprise et il a rapidement compris que devenir résident à ICI Wasquehal alors qu’il y avait tout à y construire pourrait lui ramener de nombreux projets.
“Je n’avais pas de carnet de commande qui m’attendait à cette époque. C’était rassurant de se dire qu’il y avait Make ICI pour me soutenir. Sorti d’école je n’avais presque aucun outil, et le fait de travailler sur ce lieu plein de potentiel me rendait très enthousiaste.”
SE LANCER SEUL
Harold, quant à lui, a davantage papillonné à travers divers projets. Il a pensé à faire de la sous-traitance en architecture comme indépendant, en dessinant du mobilier à coté. Par ailleurs, il touchait déjà énormément à la matière puisqu’il faisait de la restauration navale sur des chantiers pour les bateaux du Vendée Globe. Après des moments de doutes et des expériences parfois difficiles, il a pris le temps de se recentrer sur quelque chose qui l’animait vraiment : travailler avec ses mains.
“Jean que je connais bien m’a demandé de l’aide sur un projet Make ICI tout au début de son ouverture. J’ai toujours aimé rénover, construire mes meubles donc j’ai été ravi quand il m’a appelé à la rescousse. Je n’osais pas passer le cap de m’investir à 100% dans une activité manuelle, mais en découvrant Make ICI, je n’avais plus d’excuse pour ne pas le faire.”
L’ENTRAIDE COMME SOLUTION
Make ICI a beaucoup de reconnaissance envers eux. Ce sont les deux premiers résidents de notre manufacture lilloise. Ils sont arrivés lorsqu’il n’y avait rien et ont construit le lieu avec nous. Ils sont les premiers à avoir lancé cette dynamique participative au sein de notre nouveau lieu ouvert en 2021. Notre collaboration a permis de faire grandir à la fois le lieu et à la fois leur activité respective.
Avoir suivi des chemins différents vers la reconversion ne les a pas empêché de devenir des artisans accomplis. C’est même une chance, puisqu’aujourd’hui, ils travaillent régulièrement ensemble sur leurs projets. La diversité de leurs expériences est une richesse. Cette synergie vient magnifier leurs compétences mutuelles. Être artisan chez Make ICI c’est développer son activité dans un environnement propice à la reconversion professionnelle. Beaucoup de nos résidents ont suivi ce chemin et ont trouvé dans nos tiers lieux de production le soutien nécessaire pour se lancer.
Aujourd’hui, l’activité de Jean et Harold est florissante et ils ont des projets plein la tête.
“J’ai créé une micro-entreprise d’architecte, j’ai aussi le statut secondaire pratique de la voile professionnelle, d’ébéniste, plein de trucs hyper larges. Aujourd’hui mon activité se précise donc je remets les choses plus au clair. En moins de deux ans chez Make ici, je suis en train de passer en SARL, avec en statut principal création de meubles.” Harold