Dans la vie de Martin, l’ébénisterie prend une place considérable. Contrairement à la majorité de nos résidents, issus de la reconversion, Martin pratique l’ébénisterie depuis l’âge de 14 ans. Malgré son expérience certaine et son travail d’excellence dans l’art du bois, il trouve parfaitement sa place dans un incubateur comme ICI Wasquehal. Professionnel de l’artisanat, formateur mais également créateur, Martin Lefevre s’enrichit et enrichit les autres en évoluant dans l’écosystème Make ICI.
UNE RECHERCHE D’INDÉPENDANCE
Après mes études d’ébénisterie, je suis directement devenu salarié. Il m’a suffit de trois mois pour réaliser que ce n’était pas un mode de fonctionnement pour moi. Même si j’avais l’occasion de travailler pour des marques réputées, j’ai estimé que ça ne valait pas le coup. Devoir répondre à des ordres, me justifier, et le travail demandé ne me faisait pas rêver. Il s’agissait de faire de l’agencement, des choses très carrées et basiques où la créativité est mise de côté. J’avais eu connaissance de l’ouverture d’ICI Wasquehal par mon école. Il ne m’en a pas fallu davantage pour créer mon statut d’entrepreneur afin d’avoir la possibilité d’intégrer les ateliers de Make ICI. Il est certain que si je n’avais pas entendu parlé d’un lieu comme celui-ci, j’aurais réfléchi à deux fois avant de me lancer en indépendant. Je n’aurais peut-être même pas sauté le pas, et je serais resté par sécurité dans quelque chose qui ne me correspond pas. C’est là tout l’avantage d’ICI Wasquehal, la sécurité en tant qu’indépendant, on l’a! Je n’avais ni les ressources financières, ni l’accompagnement, seulement mon désir de créer, alors ICI Wasquehal s’est présenté comme le lieu idéal.
VIVRE EN COMMUNAUTÉ
Je suis arrivé à ICI Wasquehal il y a deux ans, seulement quelques semaines après l’ouverture des lieux. J’y ai fait de belles rencontres amicales et professionnelles. C’est un autre avantage du lieu, ne pas être isolé. D’ailleurs, on pourrait penser que la vie en communauté apporte des inconvénients, mais c’est tout l’inverse. C’est un soutien moral et une profonde source de motivation. On s’entend tous bien et c’est un bonheur au quotidien. Être en contact avec d’autres artisans, du même domaine ou non, élargit mon horizon de façon significative. A mi-chemin entre collaboration professionnelle, vie en communauté et entraide, chacun s’y retrouve. J’ai l’occasion de me perfectionner sur d’autres compétences et à l’inverse, grâce à ma longue expérience dans l’ébénisterie, je peux aider les résidents qui débutent dans le métier, c’est un plaisir de partager mes connaissances. Pour moi qui suis un créatif, c’est une chance d’avoir accès à un lieu qui me permet directement de mêler les savoir-faire et les matières.
DIVERSIFIER SON ACTIVITÉ
Mon objectif, c’est de créer, ne faire que du projet d’agencement ne m’intéresse pas. C’est important lorsqu’on fait ce métier depuis longtemps comme moi, de ne pas toujours faire la même chose. Grâce à ICI Wasquehal, cet objectif est aisément atteignable. Devenir formateur Concevoir un Meuble pour Make ICI est une solution royale. Les formations me permettent de bien gagner ma vie, et donc de constituer la trésorerie nécessaire pour m’offrir la liberté de créer mes collections comme je l’entends. Ce n’est pas le seul intérêt d’être formateur, ça me permet d’une part de diversifier mon activité professionnelle via la création artistique et l’enseignement, mais d’autre part, d’un point de vue personnel, ça me confronte à des personnes ayant un parcours tout autre, qui souhaitent se reconvertir. Ils ont une vision très différente de mon métier. Être ébéniste est presque devenu banal pour moi, alors transmettre les techniques et redécouvrir l’émerveillement chez les apprenants redonne une texture et valorise mon activité. C’est un autre regard non seulement sur ce que je fais mais aussi sur le monde.
ARTISANAT ET ART
Avoir étudié l’ébénisterie pendant huit ans me donne une solide technique qui m’autorise à me balader et me perdre dans l’artistique. Je ne suis ni limité par mes compétences, ni par la matière. Que ce soit le bois, le métal, le verre, j’ai plusieurs cordes à mon arc et j’aime les faire se rencontrer dans mes créations. Je me suis donné les moyens d’atteindre un certain niveau avec un haut degré d’exigence dans mon travail. Les métiers rares m’attirent comme la marqueterie, la ferronnerie d’art, la gravure ornementale, des spécialités assez pointues en somme qui caractérisent la singularité de mon travail. Je me coince dans une niche parce que mon souhait, c’est de créer le genre de meuble qu’on trouve dans les musées, faire du meuble d’inspiration Louis XV, Art Nouveau, ce genre de chose. C’est sûr qu’il y a peu de demandes à ce niveau, mais la démarche créative est trop importante pour moi. Je ne souhaite pas répondre à la demande précise d’un client qui veut un dressing ou une bibliothèque dans son salon, ce qui m’anime c’est autant dessiner et concevoir que fabriquer. Dispenser les formations Concevoir un Meuble me permet tout ça financièrement : l’autonomie et la liberté.
Retrouvez son travail ICI