Hugo avait déjà visité ICI Nantes quand il a rencontré Alexandre. Par le plus grand des hasards, il s’est avéré que ce dernier était devenu résident chez nous quelques mois auparavant. Tous deux ébénistes et partageant la même passion pour la création, ils ont créé une complicité aussi bien personnellement que professionnellement. C’est Alexandre, ayant l’expérience du lieu qui a convaincu Hugo de le rejoindre comme stagiaire. En deux mois, Hugo a apprivoisé les lieux, et a finalement décidé à la fin de son stage de créer son statut d’auto-entrepreneur et de devenir résident à son tour. Ils nous racontent comment le lieu leur apporte la liberté d’entreprendre dans l’artisanat.
UN LIEU POUR ETRE LIBRE
Quand Alexandre a visité ICI Nantes, il n’a pas douté une seule seconde. Il a aussitôt créé son statut d’entrepreneur afin de pouvoir intégrer le lieu. Ébéniste depuis 8 ans, Alexandre a une solide expérience. Cependant, il n’avait pas d’endroit adéquat pour créer son affaire, chose qui lui tenait à cœur puisqu’il souhaitait s’affranchir des contraintes de conception et de création dictées par un patron. Pour la première fois, Alexandre a pu construire son propre projet.
Alexandre Blanche : “J’avais installé mon atelier dans ma cave pour faire mes créations et je me suis flingué la santé. Il n’y avait pas d’aspiration, pas de fenêtre… Dès ma première visite d’ICI Nantes, j’ai trouvé le lieu trop cool. C’était exactement ce qu’il me fallait, donc j’e n’ai pas beaucoup hésité. Je me suis créé un statut exprès pour venir ICI. C’était la première fois que je n’avais plus de patron et je me suis senti bien, j’ai su que c’est ce que je voulais faire.”
APPRENDRE ENSEMBLE ET S’ENTRAIDER
En peu de temps, le réseau d’Alexandre s’est agrandi. Il s’est retrouvé dépassé par une trop grande demande de la part de ses clients. Rencontrer Hugo, a été une aubaine. Pour l’un comme pour l’autre, la collaboration a été un gros avantage. Selon les règles de l’atelier, chaque artisan peut accueillir gratuitement, deux mois par an, un stagiaire. Alexandre a donc invité Hugo à le rejoindre afin de diviser la charge de travail. Cette association a permis à Alexandre de mieux répondre à ses projets, et à Hugo d’élargir son réseau.
Alexandre Blanche : “Au fur et à mesure, j’ai été débordé par les projets et j’ai eu besoin d’Hugo. J’avais besoin de tout partager, la charge mentale etc… Hugo ne faisait pas ça pour l’argent puisqu’il touche le chômage, il voulait surtout s’activer et se créer un réseau. Heureusement d’ailleurs, puisque les premiers temps, on a très mal géré nos devis et on s’est mal payés. Mais, à être deux, on peut se concerter et mieux analyser pour chiffrer nos chantiers. On prend plus de temps à faire le devis, mais au moins on ne se plante pas. À deux on s’améliore.”
Hugo Vogler : “Moi, j’ai moins de réseau qu’Alexandre, donc si je peux, je suis content de travailler avec lui. J’ai du mal à travailler pour un patron, tout comme Alexandre, donc c’est bien, ici, on peut être nos propres patrons, mais à deux.”
SE CRÉER UN RESEAU
Hugo a eu un parcours plus décousu. Il a d’abord étudié la biologie, avant de réaliser qu’il préférait avoir un travail de terrain et de mouvement. Il s’est alors orienté vers la charpente marine, en tant qu’employé. Cependant, il lui manquait toujours quelque chose : sa liberté. En toute logique, il a fait le choix de quitter le salariat pour s’installer dans son propre atelier. Mais encore une fois, une chose lui pesait : l’isolement. À deux doigts de quitter Nantes, il rencontre Alexandre et Make ICI, ce qui l’incite à rester.
Hugo Vogler : “J’habite Nantes depuis peu, j’avais besoin de rencontrer du monde et de travailler. J’ai été dans un petit atelier, mais il n’y avait jamais personne. Ce n’était pas du tout un lieu aussi abouti qu’ICI Nantes, ni un lieu totalement dédié à l’artisanat. Je ne pouvais pas lancer une réelle activité professionnelle là-bas. J’y ai passé beaucoup de journées seul, donc je ne pouvais pas récupérer de conseils, d’aide ou de réseau. C’était aussi pour ça que j’avais arrêté la charpente marine, j’étais tout seul et ça me rendait fou. Je n’étais pas sûr de rester à Nantes cette année, mais avec Alexandre et ICI Nantes, finalement j’ai changé d’avis. C’est quand même un luxe, je suis à 10 minutes à vélo de chez moi, en plein centre ville et c’est un cadre agréable. Je suis dans le B27, donc je suis un peu isolé, je suis un peu un sauvage, alors ça tombe bien, et en même temps, si je veux, je peux me retrouver avec les autres.”
INDÉPENDANTS MAIS SOLIDAIRES
Alexandre et Hugo sont très satisfaits du mode de collaboration que leur permet le lieu. À mi-chemin entre collègues et amis, ils souhaitent conserver leur indépendance, tout en restant solidaires. D’ailleurs, ils s’avouent mutuellement, avec pudeur, le plaisir qu’ils ont à travailler ensemble.
“On avait tous les deux envie de faire de la créa, de penser à des meubles, de dessiner un peu. C’est ça qui nous a poussé à travailler ensemble. Pour le moment on a pas envie de s’associer, on veut chacun avoir notre statut. Et si on voit que ça continue de bien fonctionner, on s’associera. Pour l’instant, on ne se dit pas qu’on va forcément travailler tout le temps ensemble. Mais tous les chantiers qu’on récupère, on est quand même prêts à les partager.”
Retrouvez Alexandre Blanche sur Blanche Ebénisterie, et Hugo Vogler sur Atelier Pinoche.