“Est-ce que je souhaite poursuivre ma carrière dans une profession lucrative, mais qui manque cruellement d’éthique?”
Cyril Dupont, après avoir été acheteur dans l’industrie manufacturière, ne se sentait plus en accord avec les valeurs de son secteur. Il a décidé, comme beaucoup de nos résidents chez Make ICI, d’entamer une reconversion. En devenant métallier, il a renoué avec une authenticité qu’il avait perdue. Ayant toujours eu une appétence pour le manuel, après sa rupture conventionnelle, il a fait une immersion grâce à Pôle Emploi chez Hélène Karminski, créatrice de meubles et structures en acier, où il a été mis dans le bain immédiatement. Après une formation d’un an en métallerie, il s’est lancé dans l’entrepreneuriat en créant Metal’in Work. Il est revenu aux professions artisanales qu’exerçaient son père et son grand-père. Il a d’ailleurs pu récupérer d’anciens outils pour mêler plusieurs générations d’instruments dans sa pratique.
“Après 20 ans de salariat et la sécurité que ça peut apporter, je me suis senti à l’écart du monde réel en finissant ma formation. L’entrepreneuriat, ce n’est pas ma zone de confort, je me sens un peu dans un entre deux. Parfois il n’y a pas grand chose à faire et parfois on peut aussi se retrouver à faire des journées de dix heures pendant deux semaines. Mais le gros avantage c’est que tu décides pour toi-même comment tu gères ton temps malgré tout.”
Cyril se dit impatient et perfectionniste. Il a donc foncé pour démarrer le plus vite possible. Il avait déjà fabriqué toutes ses machines quand il a cherché un atelier. Il n’imaginait pas que les tarifs de location seraient si peu abordables. Il n’imaginait pas non plus s’installer dans un tiers lieu.
“En visitant la manufacture, j’ai vite vu les avantages du lieu. J’ai rencontré les artisans du pôle métal. Je me suis dit que pour commencer ça pouvait être cool d’avoir des apporteurs de projets, d’échanger sur les conseils et l’outillage. Même si j’avais presque tous mes outils, je n’ai pas hésité longtemps à rejoindre ICI Nantes. Moi, les tiers lieux, je voyais ça comme un village de schtroumpfs. Ce n’était pas du tout mon milieu. Je découvre complètement.”
Cyril s’intéresse à beaucoup de choses. Grâce à la diversité des machines de l’atelier, il a l’occasion de toucher à tout. C’est une aubaine pour lui de profiter de toutes les possibilités qu’offre le lieu pour en apprendre toujours plus.
“Les opportunités qu’il y a ici sont géniales. J’en découvre tous les jours. Par exemple, je voulais faire graver mon logo sur du verre par le fournisseur, puis on m’a expliqué que je pouvais le faire ici et moi-même.”
Make ICI est synonyme de possibilités mais aussi de coopération et d’entraide. C’est donc un endroit dans lequel on trouve toujours quelque chose à faire. Cyril a pu aider d’autres résidents dans leurs projets, ou même fabriquer des installations pour améliorer le lieu.
“J’ai été intégré au réseau de façon très spontanée. Make ICI avait répondu à un appel à projet pour la Maison des Entreprises avant mon arrivée, sur lequel j’ai été greffé sans même que j’aie à le demander.”
Cyril fait des escaliers, des verrières, mais sa marotte, ce sont les mobiliers design et les objets d’art. Il est plein d’inventivité. Certaines de ses créations faites au départ pour s’entraîner, ont trouvé des acquéreurs, sans même avoir été mises en vente! Pour l’avenir de sa société, le lieu l’inspire. Il ne souhaite pas nécessairement embaucher du monde, mais créer des partenariats, à l’image des différents collectifs d’artisans qui se sont formés au fil du temps dans nos ateliers.
“J’ai envie de concilier l’esthétique et le pratique dans mes fabrications. Après, artistiquement parlant, je pense que c’est trop dur de percer. Si ça intéresse quelqu’un tant mieux. Mais pour l’instant je mets de l’artistique dans mes réalisations, et c’est déjà bien.”
Retrouvez le travail de Cyril sur son site web !