À Montreuil, la communauté d’entrepreneurs Make ICI forme des demandeurs d’emploi non diplômés à un nouveau métier : celui de Creative technologist. Rencontre avec ces futurs “createch”, des artisans 2.0. de plus en plus demandés. Par Albane Guichard (article publié sur wedemain.fr le 12 Avril 2019)
ans les locaux du makerspace ICI Montreuil, ce jeudi, douze élèves apprennent à coder, à travailler le bois et le métal, à utiliser une imprimante 3D et une découpe laser. L’exercice de la semaine ? Modéliser et fabriquer un jeu de société en y ajoutant une touche personnelle.
Luis s’est inspiré de la série Game of Thrones pour revisiter le jeu des petits chevaux, tout en bois et gravé au laser. Olga a inventé un plateau de jeu roulant fait de cuir et de bois récupéré sur des chaises de jardin trouvées dans une benne.
Ces élèves de 18 et 46 ans veulent devenir Creative technologist. Depuis novembre 2018, le réseau d’entrepreneurs et de manufactures MAKE Ici forme des demandeurs d’emploi sans diplôme à ce job du futur. Une formation de 6 mois unique en France dont la première promotion se terminera le 15 mai prochain.
Luis s’est inspiré de la série Game of Thrones pour revisiter le jeu des petits chevaux, tout en bois et gravé au laser. Olga a inventé un plateau de jeu roulant fait de cuir et de bois récupéré sur des chaises de jardin trouvées dans une benne.
Ces élèves de 18 et 46 ans veulent devenir Creative technologist. Depuis novembre 2018, le réseau d’entrepreneurs et de manufactures MAKE Ici forme des demandeurs d’emploi sans diplôme à ce job du futur. Une formation de 6 mois unique en France dont la première promotion se terminera le 15 mai prochain.
Creative Technologist, kesako ?
Le plateau de jeu des petits chevaux version Game of Thrones, gravé au laser par Luis Ribeiro (Crédit : Albane Guichard pour We Demain)
Creative technologist, ou technologue créatif en VF, est une profession encore peu connue et pourtant de plus en plus prisée des grandes entreprises et des agences de communication. Difficile de définir précisément ce métier couteau suisse. La mission principale d’un “crea tech” consiste à inventer et créer des objets originaux et connectés, à l’aide de la technologie.
Pour Vu, un des stagiaires, “c’est de l’artisanat 2.0.”. Après 20 ans en joaillerie, cet ancien sertisseur s’est lancé dans la formation de Creative technologist pour “toucher à tout“. Ce métier transversal requiert à la fois des compétences technologiques (en électronique et en programmation informatique), des compétences manuelles, une grande créativité et des bases de marketing et de communication.
“Le rôle du crea tech dans une entreprise, c’est de faire exister les idées qui sont imaginées“, explique Nicolas Bard, co-fondateur de MAKE Ici et porteur de la formation.
Les premiers Creative technologist se sont formés seuls, certains issus du design ou de l’informatique. Mais c’est avec la naissance des fablabs que le métier s’est réellement développé. “Avant, il fallait des milliers d’heure pour apprendre l’impression 3D, la découpe laser, maintenant il n’en faut que quelques dizaines. Les outils de production, c’est la 3ème révolution numérique“, affirme Nicolas Bard.
Pour Vu, un des stagiaires, “c’est de l’artisanat 2.0.”. Après 20 ans en joaillerie, cet ancien sertisseur s’est lancé dans la formation de Creative technologist pour “toucher à tout“. Ce métier transversal requiert à la fois des compétences technologiques (en électronique et en programmation informatique), des compétences manuelles, une grande créativité et des bases de marketing et de communication.
“Le rôle du crea tech dans une entreprise, c’est de faire exister les idées qui sont imaginées“, explique Nicolas Bard, co-fondateur de MAKE Ici et porteur de la formation.
Les premiers Creative technologist se sont formés seuls, certains issus du design ou de l’informatique. Mais c’est avec la naissance des fablabs que le métier s’est réellement développé. “Avant, il fallait des milliers d’heure pour apprendre l’impression 3D, la découpe laser, maintenant il n’en faut que quelques dizaines. Les outils de production, c’est la 3ème révolution numérique“, affirme Nicolas Bard.
Une formation pour les non-bacheliers
Un des objets connectés inventés par Clément Massol : un pot de fleur avec un capteur d’humidité intégré qui sourit si les plantes sont bien arrosées (Crédit : Albane Guichard pour We Demain)
Grâce à un partenariat avec Pôle Emploi et l’AFDAS, la formation à ICI Montreuil est gratuite et ouverte aux non diplômés de plus de 18 ans. Pour postuler, seulement deux critères : être demandeur d’emploi et ne pas être bachelier. “C’est la première fois qu’on nous demande de ne surtout pas avoir le bac, ça fait plaisir“, se réjouit Clément.
Les douze stagiaires ont été sélectionnés parmi une centaine de postulants sur leurs affinités avec le métier. “On a choisi ceux qui avaient des expériences soit dans le digital, soit dans l’artisanat“, précise Nicolas Bard. Avant d’atterrir à ICI Montreuil, ils étaient coiffeur, charpentier, aide-soignante, travaillaient dans la vente ou dans l’informatique. Tous ont été informés de l’existence de ce cursus par Pôle Emploi.
Les douze stagiaires ont été sélectionnés parmi une centaine de postulants sur leurs affinités avec le métier. “On a choisi ceux qui avaient des expériences soit dans le digital, soit dans l’artisanat“, précise Nicolas Bard. Avant d’atterrir à ICI Montreuil, ils étaient coiffeur, charpentier, aide-soignante, travaillaient dans la vente ou dans l’informatique. Tous ont été informés de l’existence de ce cursus par Pôle Emploi.
Les locaux d’ICI Montreuil s’étendent sur 1800m2, avec de nombreux ateliers dont celui où travaillent régulièrement les apprentis creative technologists (Crédit : Albane Guichard pour We Demain)
Entre artisanat et numérique
Pendant 6 mois, 35 heures par semaine, les stagiaires se forment à concevoir, prototyper et mener à bien des projets concrets proposés par de grandes agences de communication.
La formation n’a rien de scolaire. À ICI Montreuil, les formateurs sont des entrepreneurs et des artisans résidents du makerspace, et l’évaluation se fait en continu, sans note. “Il n’y a pas du tout une ambiance d’école et c’est ce que j’aime le plus. Je n’avais pas envie d’y retourner à 46 ans !“, confie Olga.
Par groupe de six, les stagiaires apprennent à travailler le bois et le métal, à manier la fraiseuse, la disqueuse et autres outils de production. La formation contient également des cours d’électronique, de conception 3D et de programmation informatique. Le but : être capable de lier compétences en artisanat et en numérique à la fin de leur formation.
La formation n’a rien de scolaire. À ICI Montreuil, les formateurs sont des entrepreneurs et des artisans résidents du makerspace, et l’évaluation se fait en continu, sans note. “Il n’y a pas du tout une ambiance d’école et c’est ce que j’aime le plus. Je n’avais pas envie d’y retourner à 46 ans !“, confie Olga.
Par groupe de six, les stagiaires apprennent à travailler le bois et le métal, à manier la fraiseuse, la disqueuse et autres outils de production. La formation contient également des cours d’électronique, de conception 3D et de programmation informatique. Le but : être capable de lier compétences en artisanat et en numérique à la fin de leur formation.
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