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ZOOM SUR… L'Atelier Rusch, quand le design devient collaboratif

Rencontre avec Michael Schnell et Marie Demée de l’Atelier Rusch, structure résidente à ICI Montreuil depuis 2016, qui propose des méthodes créatives pour co-concevoir de nouveaux services pour les collectivités et les entreprises.
 
 
Qui êtes-vous ?
 
Michael : Je m’appelle Michael, je suis allemand, et je réside en France depuis 15 ans. J’ai créé une agence de design et d’urbanisme participatif : l’Atelier Rusch.
J’ai fait l’école des beaux-arts d’Annecy, puis l’école de design parisienne Strate où j’ai eu l’occasion de faire des stages en paysagisme à Munich, en design à Turin, en modélisation 3D & Gestion de Cycle de Vie de Produits (PLM) chez Dassault Systemes à Paris et Stuttgart et notamment en innovation sociale par le design à Strategic Design Scenarios à Bruxelles. J’ai toujours eu un attrait pour le « design de services », c’est-à-dire traiter des problématiques sociétales et/ou économiques grâce au design.
Après une expérience dans un cabinet de conseil, j’ai voulu mené à bien mon projet de diplôme, « k.di lib’ », un service de mobilité urbaine de biens en libre-service. C’est à ce moment là que j’ai fondé le collectif Rusch avec Mathieu Grosche, designer explorateur, qui au début était un projet informel pas vraiment professionnel. Mathieu est ensuite parti à Montréal pour explorer le design Canadien, et c’est à ce moment là que j’ai rencontré Marie (sur Linkedin :D). On a transformé ensemble le « collectif Rusch » en « Atelier Rusch », car on animait beaucoup d’ateliers avec des habitants, des entreprises…
 
Marie : Après avoir obtenu un diplôme en école de management en Normandie et à Vancouver, j’ai repris des études en urbanisme à Paris puis à Montréal. J’ai ensuite travaillé dans des cabinets de conseil en développement durable. Je bossais sur des projets de développement territorial qui rassemblaient des collectivités, en Essonne notamment. Très vite, je me suis aperçue que dans les cabinets de conseil classiques, on réalise des tas d’études, et on se retrouve avec des énormes dossiers et des plans d’actions qui peinent à être réalisés sur le terrain. J’étais vraiment en recherche de concrétisation, puis je suis tombée sur un article du Collectif Rusch sur le design de service sur UrbaNews. Il abordait l’intérêt d’ajouter du design dans l’urbanisme. On s’est rencontrés à ICI Montreuil et au fur et à mesure de nos rencontres ont a créé l’Atelier Rusch ensemble, et notre credo est devenu « Faire pour et avec les gens »
 
 
Concrètement, c’est quoi l’Atelier Rusch ?
 
Michael : On fait de la conception et de la gestion de projet, majoritairement en renouvellement urbain. Nous avons par exemple coordonné le réaménagement du square de Grenoble à Massy-Opera avec les habitants du quartier en aménageant des airs de jeux, en installant des bacs potagers, en rénovant du mobilier… Notre travail se caractérise par une phase de recherche, des rencontres sur place avec les habitants et les acteurs publics et associatifs, puis des phases de conception et de fabrication participative.
 
Marie : On a également travaillé sur un projet de renouvellement urbain dans le quartier La Rocade Bel-Air à Longjumeau. Nous avons accompagné les habitants à l’élaboration de la Maison du projet (lieu d’information et de concertation). Pour les mobiliser, nous avons conçu et fabriqué un dôme géodésique démontable, cela crée un point de rassemblement et les habitants ressentent que « quelque chose se passe » chez eux. Nous mettons aussi en place des outils d’aide à la participation par le dessin, le schéma (et beaucoup de post-it :)) pour stimuler et structurer l’intelligence collective. Ce qui est ressorti de ces échanges, c’est la nécessité d’avoir une maison fixe, et une maison mobile « hors les murs ». On a donc demandé à des jeunes de concevoir du mobilier et de le construire avec nous dans les ateliers d’ICI Montreuil. La maison mobile va être fabriquée en collaboration avec Boris de Cycobore (un résident ICI Montreuil), en reprenant son concept de remorque à vélo. L’idée étant de « faire sortir le quartier de chez lui ».
 
 
Comment sont accueillies ces initiatives par les habitants ?
 
Marie : Les gens aiment qu’on les interroge et qu’on matérialise leur participation. Ainsi, ils s’approprient le projet et ça devient plus facile d’avancer ensemble. Les revendications qui ressortent le plus souvent dans nos terrains d’intervention (quartiers prioritaires) sont le manque de lien avec les gens, des problèmes d’insécurité (deal, racket, non-respect de l’espace public, et un manque de commerces et de structure d’accueil.) Notre solution c’est de les faire devenir acteur de leur environnement pour reprendre possession des espaces publics et recréer du lien entre les gens.
 
 
Pourquoi travailler à ICI Montreuil ?
 
Marie : On s’est rencontrés à ICI Montreuil, ce qui nous a conforté dans cette idée du « faire » et qu’il n’y a pas de limite. Plus on travaillait ici, plus on a eu envie d’utiliser tous les espaces, multiplier nos savoir-faire et collaborer avec les artisans.
 
Michael : Ce lieu correspond à notre démarche pour son esprit collaboratif et multidisciplinaire. Quand nous recevons des clients, nous leur faisons toujours visiter l’espace pour montrer que l’on est proche de l’artisanat et du design. En plus, nous avons multiplié les collaborations avec des résidents ces derniers temps. Avec Emmanuel Naudin nous avons réalisé de la signalétique pour notre projet de réalisation de signalétique à Neuilly-sur-Marne, Boris a créé un outil de concertation mobile, Frédéric Géraud a animé des ateliers pour les enfants et créé une vidéo décalée pour présenter les projets. Nous avons des ressources très riches directement sur notre lieu de travail, et qui s’intéressent aux problématiques sociétales.
Nous avons aussi l’occasion de rencontrer des gens tous les jours ici, par exemple nous avons fait un partenariat industriel avec Eqiom suite à un échange informel que nous avions eu à ICI Montreuil.
Récemment, nous avons initié la relance de l’association des résidents d’ICI Montreuil, toujours dans cette logique de « devenir acteur de son environnement ». L’idée, c’est de créer plus de liens entre les résidents, de porter des projets ensemble, d’organiser des petits événements…
 
 

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